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NOTRE VIE EN CHRIST

Le 25 février 2023 par dans Non classé

par WATCHMAN NEE

  1.  CHRIST NOTRE VIE.

De nombreux chrétiens ont une mauvaise idée du Seigneur Jésus. Ils pensent que le Seigneur est venu donner un modèle de référence aux hommes et que nous devrions imiter ce modèle. Il est vrai que la Bible nous invite à imiter le Seigneur (Rm 15.5 ; 1 Co 11.1 ; etc.). Mais la Bible ne nous dit pas de le faire par nos propres forces. Il y a une chose que nous devons réaliser avant de pouvoir L’imiter. De nombreuses personnes veulent imiter le Seigneur, mais elles échouent lamentablement. Elles regardent le Seigneur comme elles regarderaient une calligraphie chinoise, comme quelque chose à recopier point par point.

Elles ne se rendent pas compte que l’homme est faible et qu’aucune énergie humaine ne donnerait suffisamment de force pour L’imiter. Références bibliques : Col 3.4 ; Ph 1.21 ; Ga 2.20

Certains chrétiens pensent qu’ils peuvent demander au Seigneur de leur donner la force nécessaire pour L’imiter, simplement parce que la Bible dit : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Ph 4.13). Ils ont l’impression qu’il y a beaucoup de choses à faire, de nombreux préceptes bibliques auxquels il faut obéir et de nombreux exemples de la vie de Jésus qui méritent d’être imités. Ils ont aussi l’impression qu’ils ne peuvent rien faire tant que le Seigneur ne leur en donne pas la capacité. C’est pourquoi ils s’adressent au Seigneur pour recevoir cette puissance. Ils pensent que si le Seigneur pouvait leur donner cette puissance, ils seraient capables de résister à tout. De nombreuses personnes attendent et espèrent que le Seigneur leur donnera quotidiennement la force dont elles ont besoin pour mener leurs activités.

 Il est vrai que nous devons nous reposer sur le Seigneur pour recevoir la puissance. Mais au-delà de la puissance, nous devons nous rendre compte d’une chose. Et si nous ne voyons pas cette chose, nous ne pourrons pas recevoir la puissance dont nous avons besoin, même si nous sommes tournés vers le Seigneur. Nous pouvons prier tous les jours pour recevoir la puissance. Et parfois le Seigneur répond à ces prières et parfois Il ne répond pas. Pour certaines personnes, cela signifie qu’elles ne peuvent faire les choses que si le Seigneur leur en donne la force et qu’elles ne peuvent rien faire quand Il ne leur donne pas cette force. C’est précisément la raison pour laquelle tellement de chrétiens échouent encore et encore. Nous devons demander au Seigneur de nous rendre capables de faire les choses. Mais si nous considérons ce sujet comme un commandement isolé ou comme la seule façon d’y arriver, nous échouerons.

La relation fondamentale qui existe entre Christ et nous se résume par les mots suivants : Christ notre vie. Nous pouvons imiter le Seigneur uniquement parce qu’Il est notre vie. Nous pouvons Lui demander de nous donner des forces uniquement parce qu’Il est notre vie. Il est impossible de L’imiter ou de recevoir Sa puissance si nous n’avons pas compris ce que signifie Christ notre vie. Ce qui explique qu’il faille d’abord comprendre, voir et saisir le sens des mots « Christ notre vie », avant de pouvoir L’imiter ou Lui demander des forces.

 Colossiens 3.4 dit : « Christ notre vie. » Philippiens 1.21 dit : « Car pour moi, vivre c’est Christ. » Cela nous montre que le chemin de la victoire est dans le fait que Christ soit notre vie. La victoire réside dans : « Christ est ma vie. » Si un chrétien ne sait pas ce que veut dire « Christ notre vie » ni « Car pour moi, vivre c’est Christ », il ne peut pas expérimenter la vie du Seigneur sur terre ; il ne peut pas Le suivre, il ne peut pas expérimenter la victoire en Lui, ni marcher dans le chemin qui se présente devant lui.

  1.  CAR POUR MOI, VIVRE C’EST CHRIST

 Beaucoup de chrétiens n’ont pas du tout compris Philippiens 1.21. Quand Paul a dit : « Car pour moi, vivre c’est Christ », il présentait un fait. Ils pensent que cette affirmation évoque un but ou un espoir. Mais Paul n’a pas dit que son but était de vivre Christ. Paul a dit : « Je vis parce que Christ est en moi ; je ne peux vivre sans Lui. » C’était un fait pour lui et non pas un but qu’il cherchait à atteindre. C’était le secret de sa façon de vivre, non pas l’espoir qu’il chérissait. Sa vie était Christ. Pour lui, vivre était vivre Christ.

Galates 2.20 est un verset que certains chrétiens connaissent très bien. Mais il y a encore plus de confusion sur ce verset que sur Philippiens 1.21. Ils ont fait de Galates 2.20 leur but, priant ardemment et espérant pouvoir un jour atteindre l’état oú ils pourront dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » ├Ç chaque fois qu’on lit ce verset, tout le monde rêve de pouvoir le vivre. De nombreuses personnes prient, jeûnent et espèrent qu’un jour elles seront crucifiées avec Christ et qu’elles atteindront l’état oú « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » Galates 2.20 est devenu leur but et leur espoir.

 Nous ne connaissons personne qui ait jamais atteint ce but. Si vous en faites votre but et espérez atteindre cet état, si vous aspirez à être crucifié, c’est-à-dire à n’être plus celui qui vit mais celui dans lequel Christ vit, vous ne verrez jamais cet espoir s’accomplir, parce que vous espérez quelque chose qui est impossible à réaliser.

 Dieu nous a donné ce cadeau merveilleux qu’est la grâce. Il y a un chemin. Ceux qui échouent peuvent être vainqueurs ; ceux qui sont souillés peuvent être purifiés ; ceux qui sont du monde peuvent être sanctifiés ; ceux qui sont terrestres peuvent être célestes et ceux qui sont charnels peuvent être spirituels. Ce n’est pas un but, mais un chemin. Ce chemin réside dans la vie de substitution. De la même manière que nous expérimentons une mort indirecte par la grâce du Seigneur, nous pouvons aussi expérimenter une vie indirecte en Lui. Sur la croix, le Seigneur a porté nos péchés. Par Sa mort, la mort nous a été épargnée. Nos péchés ont été pardonnés et le jugement nous a été épargné. De la même manière, Paul nous dit que nous n’avons plus à vivre car le Seigneur vit pour nous. La logique est simple : à partir du moment oú Il vit en nous, nous n’avons plus besoin de vivre. De la même manière qu’Il est mort pour nous sur la croix une fois pour toutes, aujourd’hui Il vit pour nous et en nous. Paul n’a pas dit : « J’espère que ce ne sera plus moi qui vivrai. J’espère que je Le laisserai vivre. » Mais au contraire, il a dit : « Je ne vis plus. C’est Lui qui vit. » « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Christ qui vit en moi. » Tel est le secret de la victoire, le chemin pour être victorieux.

Le jour oú nous avons entendu que nous n’avions plus besoin de mourir, nous avons accueilli cette parole comme la bonne nouvelle. De la même manière, nous devrions aussi nous réjouir de la bonne nouvelle lorsque nous entendons que nous n’avons plus besoin de vivre. J’espère que les nouveaux croyants prieront beaucoup pour être éclairés par Dieu sur ce sujet et qu’ils verront que Christ vit en eux et qu’ils n’ont plus besoin de vivre par leurs propres forces.

 Tant que l’on ne s’est pas rendu compte de ce principe, maintenir un témoignage ou vivre la vie chrétienne est un lourd fardeau. C’est un lourd fardeau que de résister à la tentation, de porter la croix ou d’obéir à la volonté de Dieu. De nombreux chrétiens ont l’impression que la vie chrétienne est très difficile à maintenir. Chaque jour ils essayent, et chaque jour ils soupirent. Chaque jour ils luttent, et chaque jour ils échouent. Chaque jour ils essayent de maintenir leur témoignage, et chaque jour ils font honte au Seigneur. De nombreuses personnes n’ont pas la force de rejeter le péché, et pourtant elles se sentent coupables quand elles ne le rejettent pas. Elles se sentent condamnées quand elles se mettent en colère, alors qu’elles n’ont pas la force d’être patientes. Elles se désolent de leur haine pour les autres, pourtant elles n’ont pas la force d’aimer. De nombreuses personnes sont exténuées par les efforts qu’elles fournissent pour vivre la vie chrétienne. Elles ont l’impression que la vie chrétienne ressemble à l’escalade d’une montagne avec une lourde charge sur le dos ; elles ne pourront jamais atteindre le sommet. Avant d’être sauvées, elles portaient le poids de leurs péchés sur le dos. Maintenant qu’elles croient au Seigneur Jésus, elles portent le poids de la sainteté sur leur dos. Elles ont échangé une charge contre une autre, et le nouveau fardeau est tout aussi fastidieux et pesant que l’ancien.

Cette expérience montre clairement qu’elles ne pratiquent pas la vie chrétienne comme il faudrait. Paul a dit : « Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi. » C’est là le secret de la vie chrétienne. C’est le Seigneur en vous qui vit la vie chrétienne, ce n’est pas à vous de la vivre par vous-même. Si vous vivez la vie chrétienne par vous-même, vous allez lutter pour rester fidèle à cette vie, de même que vous allez lutter pour aimer, pour avoir de l’humilité ou pour porter la croix. Mais si Christ vit en vous, la fidélité sera une joie, de même que l’amour, l’humilité et la croix.

 Frères et sœurs, vous êtes peut-être fatigués de vivre la vie chrétienne. Vous avez peut-être l’impression que la vie chrétienne vous consume et vous lie. Mais si vous vous rendez compte que vous n’avez plus besoin de vivre, vous accepterez alors que c’est une merveilleuse nouvelle pour vous. Cette vie fastidieuse peut être épargnée à chaque chrétien. C’est là une bonne nouvelle ! Vous n’avez plus besoin de faire tant d’efforts pour essayer d’être un chrétien. Vous n’avez plus à porter une lourde charge pour vivre la vie chrétienne. Vous pouvez dire : « Par le passé, j’ai entendu un évangile qui me disait que la mort pouvait m’être épargnée. Je remercie Dieu car je n’ai plus besoin de mourir. Aujourd’hui, je suis fatigué et las de vivre. Dieu dit que vivre peux m’être épargné. Je remercie Dieu car je n’ai plus besoin de lutter pour vivre. »

Pour nous, il est évident que c’est une souffrance que de mourir. Mais il est tout aussi difficile pour nous de vivre devant Dieu. Nous n’avons aucune idée de ce qu’est la sainteté de Dieu. Nous ne savons pas ce qu’est l’amour ni ce qu’est la croix. En fait, pour des hommes comme nous, essayer de vivre pour Dieu est une mission impossible. Plus nous essayons de vivre, plus nous soupirons et souffrons. C’est un combat difficile que de se forcer à vivre la vie chrétienne. En fait, c’est totalement impossible pour nous. Nous ne pourrons jamais satisfaire les désirs de Dieu. Certains se mettront toujours en colère. D’autres ne seront jamais humbles. D’ailleurs, pour une personne fière, essayer de vivre dans la présence de Dieu et d’agir avec humilité chaque jour est une tâche pénible et fatigante. Paul était quelqu’un de las et de complètement usé dans Romains 7. Il a dit : « J’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien » (v. 18). Chaque jour il avait la volonté de faire le bien, mais chaque jour il échouait. C’est pourquoi il ne pouvait que soupirer : « Misérable que je suis ! » En fait, être chrétien n’est pas un exercice qui équivaut à placer un homme charnel dans les cieux et l’y mettre sous le joug de l’esclavage. Heureusement, aucun homme charnel ne peut entrer dans les cieux. D’ailleurs, dès qu’il y entrerait, il en ressortirait rapidement ; il ne supporterait pas même d’y rester une journée. Son tempérament serait tellement différent de celui de Dieu, et ses pensées tellement loin des pensées de Dieu. Ses voies seraient tellement différentes des voies de Dieu, et ses opinions tellement différentes des opinions de Dieu. Comment pourrait-il jamais répondre aux désirs de Dieu ? Il ne pourrait rien faire d’autre que de fuir Sa présence.

 Mais c’est une bonne nouvelle pour vous. Dieu ne veut pas que vous fassiez le bien. Il ne veut pas que vous preniez des résolutions en vue de faire le bien. Dieu n’a qu’un seul désir : que Christ vive en vous. Dieu ne regarde pas si c’est bien ou si c’est mal ; Il regarde qui fait le bien. Le bien seul ne peut pas le satisfaire ; Il veut savoir qui fait le bien.

 Par conséquent, le chemin prévu par Dieu n’est pas que nous imitions Christ ou que nous marchions comme Christ. Ce n’est pas non plus que nous Le suppliions à genoux de nous donner la force de marcher comme Christ. Le chemin que Dieu a prévu est que nous expérimentions que « Ce n’est plus moi qui vis mais Christ qui vit en moi. » Voyons-nous la différence entre les deux ? Ce n’est pas une question d’imitation de la vie de Christ, ni de puissance pour vivre cette vie, il s’agit plutôt de ne plus être celui qui vit. Dieu ne nous autorise pas à vivre par nous-mêmes. Nous ne pouvons pas aller à Dieu par nos propres forces ; nous allons à Dieu par l’intermédiaire de Christ qui vit en nous.

C’est cela la vie du croyant. La vie du croyant est une vie dans laquelle ce n’est plus lui qui vit, mais Christ qui vit en lui. Par le passé, j’étais celui qui vivait, ce n’était pas Christ. Mais aujourd’hui, ce n’est plus moi qui vis, mais Christ. Quelqu’un d’autre est venu pour vivre à ma place. Si quelqu’un ne peut pas dire : « Ce n’est plus moi qui vis mais Christ qui vit en moi », cette personne ne sait pas ce que signifie être chrétien ; elle ne connaît pas la vie de Christ, ni la vie du croyant. Elle aspire seulement à être un « pas moi mais Christ ». Mais Paul n’a pas dit qu’il s’efforçait de vivre de cette façon. Il nous a dit que c’était ainsi qu’il vivait. Sa méthode était d’arrêter de vivre par lui-même et de laisser Christ vivre à sa place.

  1.  J’AI ÉTÉ CRUCIFIÉ AVEC CHRIST

Peut-être certains diront : « Comment pouvons-nous expérimenter ‘ce n’est plus moi qui vis’? Comment le ‘moi’ peut-il être éliminé ? » La réponse à cette question se trouve dans la première partie de Galates 2.20 : « J’ai été crucifié avec Christ. » Si je ne suis pas crucifié avec Christ, le moi ne peut pas être éliminé. Si je ne suis pas crucifié avec Christ, mon moi ne peut pas être éliminé. Si je ne suis pas crucifié avec Christ, je ne suis toujours que moi. Comment puis-je dire : « Ce n’est plus moi » ? Seuls ceux qui ont été crucifiés avec Christ peuvent dire : « Ce n’est plus moi. »

 Pour que la crucifixion avec Christ soit réellement expérimentée, il faut que les deux parties concernées coopèrent. Il est impossible d’expérimenter la crucifixion si les efforts ne sont fournis que d’un seul côté ; la coopération des deux parties est essentielle.

 Nos yeux intérieurs ont besoin d’être ouverts. Quand Christ était sur la croix, Dieu a mis nos péchés sur Christ et les a crucifiés avec Lui. C’est là la part de Dieu. Christ est mort pour nous et a pris nos péchés. Cela s’est produit il y a plus de mille neuf cents ans, et nous le croyons. De la même manière, quand Christ a été crucifié, Dieu nous a mis en Christ. C’est-à-dire qu’en même temps que Dieu a réglé le problème de nos péchés il y a plus de mille neuf cents ans, Dieu s’est occupé de notre personne. Quand Dieu a fait reposer nos péchés sur Christ, Il a aussi mis notre personne en Christ. Sur la croix, nos péchés ont été effacés. Sur la croix, Dieu s’est également occupé de notre personne. Nous devons nous souvenir de Romains 6.6 : « Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui. » Nous ne devons pas espérer être crucifiés avec Christ. Nous avons été crucifiés avec Lui, pour toujours et irrémédiablement crucifiés avec Lui. Dieu nous a positionnés en Christ. Quand Christ est mort sur la croix, nous sommes aussi morts sur la croix.

Si nous prenons une feuille de papier, que nous écrivons quelques mots dessus, et que nous déchirons la feuille en plusieurs morceaux, nous déchirons les mots en même temps. Nous déchirons la feuille, mais en même temps que la feuille est déchirée, les mots sont déchirés. La Bible nous dit que des chérubins étaient brodés sur le voile du temple (Ex 26.1). Quand le Seigneur mourut, le voile se déchira (Mt 27.51), et par conséquent les chérubins aussi. Le voile représente le corps de Christ (Hé 10.20). Les chérubins avaient tous une face d’homme, tous les quatre une face de lion à droite, tous les quatre une face de bœuf à gauche, et tous les quatre une face d’aigle (Éz 1.10 ; 10.20). Cela représente tous les êtres vivants. Quand le corps du Seigneur Jésus a été brisé, toute la création qui était en Lui a été brisée. Il a « souffert la mort pour tous » (Hé 2.9). Toute la création a terminé avec Lui. Vous avez essayé en vain pendant des années de faire le bien et d’être un bon chrétien. Maintenant, Dieu vous a crucifié avec Christ. Quand Christ a été crucifié, toute la création a été brisée et vous avez été brisé en même temps.

Vous devez croire à cette vérité. Vos yeux ont besoin d’être ouverts pour voir que vos péchés ont été déposés sur Christ et votre personne a aussi été portée en Christ. Vos péchés étaient sur la croix, de même vous aussi vous étiez sur la croix. Vos péchés ont été effacés, et votre personne a été crucifiée. Tout cela a été accompli par Christ. De nombreuses personnes échouent parce qu’elles continuent à se regarder elles-mêmes. Ceux qui ont la foi devraient regarder à la croix et voir que Christ a tout accompli. Dieu m’a placé en Christ. Quand Christ est mort, moi aussi, je suis mort.

Mais pourquoi cette « personne » vit-elle toujours aujourd’hui ? Puisque vous avez été crucifié, pourquoi êtes-vous toujours en vie ? Pour résoudre ce problème, vous devez croire et exercer votre volonté pour vous identifier à Dieu. Si vous regardez votre propre moi chaque jour, espérant que vous pourrez l’améliorer, ce moi va reprendre vie ; il ne mourra pas par lui-même. Qu’est ce que la mort ? Quand une personne est tellement faible qu’elle ne peut pas être plus faible, elle est morte. De nombreuses personnes n’acceptent pas leurs faiblesses. Elles espèrent encore pouvoir tirer quelque chose d’elles-mêmes. Cela signifie qu’elles ne sont pas encore mortes.

Romains 6 dit que Dieu nous a crucifiés avec Christ. Mais Romains 7 nous parle d’une personne qui essaie encore d’exercer sa volonté. Bien que Dieu l’ait crucifiée, elle essaye encore de faire le bien. Elle ne peut pas mourir, et pourtant elle ne peut pas non plus faire le bien. Si cette personne disait : « Seigneur, je ne peux pas le faire, et je ne crois pas que je puisse le faire. Je ne sais pas faire le bien et je n’essaierais pas de vouloir faire le bien », alors il n’y aurait pas de problème. Mais Romains 7 nous parle de cet homme qui ne veut pas mourir ; Dieu a déjà crucifié notre vieil homme, mais nous ne voulons pas mourir ; nous continuons d’exercer notre volonté pour faire le bien. Aujourd’hui, beaucoup de chrétiens essayent encore, même s’ils savent qu’ils ne peuvent pas y arriver. On ne peut rien faire pour ces chrétiens. Supposons qu’une certaine personne n’arrive pas à être patiente. Que peut-elle faire ? Elle a beau essayer de son mieux d’être patiente par elle-même. Quand elle prie, elle demande de la patience. Même pendant son travail, elle pense à la patience. Mais plus elle essaie d’être patiente, moins elle est patiente. Plutôt que d’essayer d’être patiente, elle devrait dire : « Seigneur, Tu as déjà crucifié cette personne impatiente. Je suis impatient. Je ne veux pas être patient, et je n’ai aucune intention d’être patient. » C’est là le chemin de la victoire.

Le Seigneur vous a crucifié. Vous devriez simplement dire : « Amen. » Il vous a crucifié et il vous est inutile d’essayer d’être patient par vous-même. Dieu sait très bien que vous ne pouvez pas y arriver. C’est pour cela qu’Il vous a crucifié. Même si vous continuez à faire des efforts pour être patient, Dieu sait que vous êtes un cas désespéré. Il vous a donc crucifié. C’est une grande erreur de penser que nous pouvons y arriver. C’est aussi une grande erreur d’essayer de vivre la vie chrétienne. Dieu sait déjà que vous ne pouvez pas y arriver ; le seul chemin qu’Il vous invite à emprunter est celui de la crucifixion. Même si vous êtes persuadé que vous y arriverez un jour, Dieu sait que vous ne pouvez pas y arriver et que vous devez mourir. Qu’il est stupide de continuer à faire des résolutions et de lutter ! Dieu sait que vous n’y arriverez pas, et vous feriez bien de L’écouter et de vous mettre d’accord avec Lui. Dieu sait que vous méritez la mort. Si vous disiez : « Amen, je veux mourir », tout irait bien. L’appréciation que Dieu porte sur nous, c’est la croix. Aux yeux de Dieu, nous ne pouvons pas y arriver. Si nous pouvions y arriver, Dieu ne nous aurait pas crucifiés. Il sait que le seul chemin pour nous, c’est la mort. Si nous voyions les choses du point de vue de Dieu, tout serait réglé. Frères et sœurs, Dieu doit nous amener au point oú nous acceptons Son verdict.

Ici nous voyons deux aspects. D’abord, Christ est mort, et nous avons été crucifiés. C’est quelque chose que Dieu a fait. Ensuite, nous devons reconnaître ce fait ; nous devons dire : « Amen. » Ces deux choses doivent se produire avant que l’œuvre de Dieu puisse s’effectuer en nous. Si nous l’entravons constamment en essayant de faire le bien et d’être patients et humbles, l’œuvre de Christ n’aura aucun effet sur nous. Notre résolution d’être humbles ou d’être patients ne fait qu’empirer les choses. Au lieu de cela, nous devrions prier ainsi : « Seigneur, Tu as dit que j’ai été crucifié, et je vais dire la même chose ; Tu as dit que je suis inutile, et je vais dire la même chose ; Tu as dit que je ne peux pas être patient, et je ne vais plus essayer d’être patient ; Tu as dit que je ne peux pas être humble, et je ne vais plus essayer d’être humble. Voilà ce que je suis. Il est inutile pour moi de continuer à prendre des résolutions. Je ne suis plus bon qu’à rester sur la croix. » Si nous faisions cela, Christ pourrait vivre Sa vie en nous !

Nous ne devrions pas penser qu’il s’agit d’une chose très difficile à faire. Tous les frères et sœurs devraient apprendre cette leçon dès qu’ils se convertissent. Dès le départ, nous devons apprendre à ne pas vivre, mais plutôt, à laisser le Seigneur vivre. Le problème de base est que beaucoup de chrétiens n’en sont pas arrivés à désespérer d’eux-mêmes. Ils essaient toujours de résoudre leurs problèmes tout seuls. Le Seigneur Jésus a déjà renoncé à essayer de les améliorer, mais ils continuent à lutter et à tenter de trouver de nouvelles façons de vivre. Ils tombent continuellement, pour toujours se relever et réessayer encore une fois. Ils pèchent continuellement, pour toujours prendre de nouvelles résolutions. Ils n’ont pas perdu espoir en eux-mêmes. Le jour viendra oú Dieu leur accordera la grâce et leur ouvrira les yeux. En ce jour, ils verront que, de même que Dieu les considère depuis longtemps comme des cas désespérés, ils doivent désormais, eux aussi, se considérer comme des cas désespérés. Puisque Dieu a déclaré que la mort était la seule issue, ils doivent, eux aussi, considérer la mort comme la seule issue. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’ils viendront à Dieu et confesseront : « Tu m’as crucifié, et je ne veux plus vivre. J’ai été crucifié avec Christ. A partir de maintenant, ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Christ qui vit en moi. »

Cela fait des années que nous sommes dans l’erreur. Nous avons commis tellement de péchés, et nous avons été liés par tellement de faiblesses, de fierté et de colère. Il est temps maintenant que nous désespérions de nous-mêmes. Nous devrions venir au Seigneur et dire : « J’en ai fait assez ; rien n’a marché. J’abandonne. ├Ç Toi de jouer ! J’ai été crucifié sur la croix. Maintenant c’est à Toi de vivre à ma place ! » C’est là le sens de « ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Christ qui vit en moi ».

IV. VIVRE PAR LA FOI DU FILS DE DIEU

L’autre partie de Galates 2.20 est aussi très importante : « Si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu. » Christ vit en nous. ├Ç partir de maintenant, nous vivons dans la foi au Fils de Dieu. Nous croyons que le Fils de Dieu vit en nous tous les jours. Nous disons au Seigneur: « Je crois que tu vis pour moi. Tu es ma vie ; je crois que tu vis en moi. » Quand nous croyons de cette manière, nous vivons de cette manière. Quoi qu’il arrive, nous ne ferons plus rien par nous-mêmes. La leçon fondamentale de Romains 7 est que nous ne devrions plus prendre de résolutions. L’enseignement de base est qu’il vaut mieux ne pas vouloir faire quoi que ce soit, parce qu’une telle volonté est inutile. Puisqu’il est inutile de faire les choses par nous-mêmes, nous devrions simplement arrêter d’agir par nous-mêmes.

L’objectif de la tentation de Satan n’est pas seulement de nous conduire dans le péché, mais c’est aussi de faire agir notre vieil homme. Lorsque la tentation survient, nous devons apprendre à refuser d’agir et à dire au Seigneur : « Cela ne me concerne pas. C’est Ton problème. Je regarde à Toi pour vivre à ma place. » Apprenez à toujours regarder à Lui. N’essayez jamais d’agir par vous-même. Nous sommes sauvés par la grâce et non par les œuvres. De la même façon, notre vie est basée sur la foi, et non sur les œuvres. Nous sommes sauvés uniquement en regardant au Seigneur. Aujourd’hui aussi nous vivons en regardant toujours à Lui. De même que le salut est accompli par le Seigneur sans que nous ayons à intervenir par nos œuvres, de même notre vie ici sur la terre est vécue par le Seigneur lui-même, sans aucune participation de notre part. Nous devrions regarder au Seigneur qui nous sauve et dire : « C’est Toi seul, et non pas moi. »

Après avoir dit cela, si nous agissons encore par nous-mêmes, nos paroles sont vides. Nous devons cesser notre propre activité pour que ces mots aient un sens. Frères et sœurs, nous devons nous rappeler que la défaite ne survient pas parce que nous en faisons trop peu, mais parce que nous en faisons trop. Tant que l’homme continue à œuvrer, la grâce de Dieu ne pourra pas opérer et les péchés de l’homme ne seront pas pardonnés. De la même façon, tant qu’un homme est occupé à œuvrer par ses propres moyens, la vie de Christ ne pourra pas être manifestée. C’est une règle. La croix ne pourra produire aucun effet sur ceux qui se confient dans leurs propres forces. Aussi longtemps que nous insistions sur notre propre justice, nous ne pouvions pas être sauvés. Mais quand nous nous sommes détournés de nous-mêmes pour venir au Seigneur, nous avons été sauvés. La même chose est vraie aujourd’hui. Si c’est nous qui travaillons et opérons, et non la croix qui agit en nous et la vie de Christ qui opère en nous, nos paroles seront vides. Nous devons apprendre à nous condamner. Nous devons reconnaître que nous ne pourrons jamais vaincre par nous-mêmes. N’utilisez pas votre volonté et n’essayez pas de faire des choses. Regardez simplement au Seigneur et dites : « Je regarde à Toi comme Celui qui vit en moi ! Vis pour moi. Je regarde à Toi pour la victoire ! Je regarde à Toi pour exprimer Ta vie au travers de moi. » Si nous disons cela, le Seigneur l’accomplira pour nous. Mais si nous entravons notre foi par nos œuvres, le Seigneur ne peut rien faire pour nous. Nous devons régler ce problème une fois pour toutes. Nous devons croire quotidiennement et dire tous les jours au Seigneur : « Seigneur, je suis inutile ! Je prends Ta croix. Seigneur, empêche-moi de bouger. Seigneur, sois mon maître et vis en moi. » Si nous pouvons croire, espérer et faire confiance de cette façon, nous pourrons témoigner tous les jours que « ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Christ qui vit en moi ».

 Watchman Nee